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À propos de l’auteur

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Sonja Molin, MD

La Dre Sonja Molin est professeure agrégée et présidente de division en dermatologie à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario. Elle a terminé sa formation en dermatologie et allergie à l’Université Ludwig Maximilian de Munich, en Allemagne, où elle a travaillé pendant 11 ans avant de joindre l’Université Queen’s en 2018. Son expertise clinique et ses recherches portent principalement sur les maladies inflammatoires de la peau, principalement l’eczéma des mains et les allergies de contact ainsi que le psoriasis. La Dre Molin est spécialisée en dermatologie professionnelle et membre du conseil d’administration de la Société allemande de dermatologie professionnelle depuis 2015. Elle est présidente du Research Planning and Development Committee du American Contact Dermatitis et préside le sous-groupe « Classification of hand eczema » pour le renouvellement actuel des Lignes directrices sur l’eczéma de la Société européenne de dermatite de contact.

Actualité Dermatologique au Canada, Volume 2, Numéro 1, Février 2021

Eczéma des mains en 2021

La pandémie actuelle du COVID-19 a changé notre perception et nos pratiques en matière d’hygiène des mains. Le lavage fréquent des mains ou l’utilisation de désinfectant pour les mains sont devenus beaucoup plus courants dans notre vie quotidienne et, bien que nécessaires pour freiner la propagation du virus, ils ajoutent un stress supplémentaire à notre peau et à son rôle de barrière. Par conséquent, de plus en plus de personnes ont commencé à souffrir de peau sèche ou à développer un eczéma des mains. 

Introduction

L’eczéma des mains (EM) était déjà une maladie de la peau courante, même avant la pandémie de COVOD-19, avec une prévalence d’environ 10 % dans la population générale1,2. Elle a un impact socio-économique important en raison de ses coûts indirects élevés en matière de soins de santé et de son association avec les congés de maladie prolongés3,4. L’eczéma des mains est une entité hétérogène sur le plan clinique dont la classification a toujours été controversée1. Les ouvrages récents, tout en offrant des détails qui varient légèrement, partagent des similitudes dans leur approche de la classification de l’EM. Les approches permettant de classer l’eczéma des mains en certains sous-types selon la pathogénie sous-jacente sont plus courantes et font souvent la distinction entre la dermatite de contact irritante ou allergique, l’eczéma atopique des mains et la dermatite de contact protéique5-7. Le tableau clinique est utilisé comme élément supplémentaire lorsque les facteurs étiologiques restent flous. Récemment, la question de savoir si l’eczéma hyperkératosique des mains devait être considéré comme une maladie entièrement différente et distincte de l’« eczéma des mains » en général a été soulevée. D’autres recherches ont porté sur les difficultés de diagnostic associées à l’eczéma hyperkératosique des mains8,9.  De la même manière, l’eczéma endogène dyshidrotique a été décrit comme une entité distincte5,6,10 et pose des problèmes liés au diagnostic et au traitement. On l’a observé en association avec la dermatite de contact allergique10.

La compréhension de la pathogénèse moléculaire de l’eczéma des mains est encore incomplète, mais de nouveaux détails émergent peu à peu11,12. Les futurs systèmes de classification comprendront probablement le sous-typage moléculaire.

La pathogenèse de l’eczéma des mains est multifactorielle13. Des facteurs endogènes et exogènes contribuent à son développement, notamment une prédisposition atopique, une irritation cutanée par contact répété avec de l’eau ou des irritants ou le port de gants occlusifs2-4. Le facteur de risque indépendant le plus important pour le développement de l’eczéma des mains est un antécédent de dermatite atopique dans l’enfance14.

À ce jour, aucune donnée évaluée par des pairs n’a démontré une association entre la prévalence accrue de l’eczéma des mains chez les adultes et le début de la pandémie de COVID-19. Deux publications danoises récentes ont étudié en profondeur ce sujet chez les jeunes enfants en garderie et des enfants d’âge scolaire. Les deux études ont démontré que 28,6 % des enfants en garderie et 40,9 % des enfants d’âge scolaire, sans antécédent d’eczéma des mains, ont développé un eczéma des mains à leur retour à la garderie ou à l’école après le confinement15,16.

Rôle de la barrière cutanée

Le dénominateur commun dans la pathogenèse des différents sous-types d’eczéma des mains est le dysfonctionnement de la barrière cutanée13. Une barrière cutanée intacte protège les personnes contre les facteurs de stress environnementaux, contre la perte d’eau ou de chaleur2, et empêche également la pénétration de substances irritantes et de microorganismes17-20. Le dysfonctionnement de la barrière épidermique permet une pénétration accrue des allergènes et le développement d’une allergie de contact qui touche environ 20 % de la population adulte21,26,27. Le dysfonctionnement de la barrière épidermique entraîne également une perméabilité et une pénétration accrues des allergènes et une sensibilisation de contact subséquente2,18,21. Des facteurs endogènes et exogènes peuvent contribuer au dysfonctionnement de la barrière épidermique, comme la prédisposition génétique et l’exposition à des irritants ou à des allergènes2. La fonction de barrière épidermique repose en grande partie sur une couche cornée (stratum corneum ou SC) intacte, formée par les cornéocytes et les lipides et souvent décrite comme un modèle « brique et mortier »2. Sa masse protéique se compose principalement de filaments intermédiaires de kératine et de filaggrine (FLG), mais elle contient également des protéines riches en proline, de l’hornerine, de l’involucrine, de la loricrine et des peptides antimicrobiens2. 

Dans une étude récente sur le protéome de l’eczéma des mains, notre groupe de recherche a identifié des modèles spécifiques d’expression des protéines de barrière dans l’eczéma des mains à l’aide de la spectrométrie de masse. Les résultats de notre recherche indiquent que la FLG, la filaggrine 2 et l’hornerine étaient toutes régulées à la baisse par rapport à une peau saine, tandis que les enzymes liées à la desquamation, comme la cystatine E/M, et les peptidase 5 et 7 liées à la kallikrenine étaient toutes été régulées avec les peptides antimicrobiens S100A7 et S100A8/A912.  Les anomalies génétiques dans les gènes codants pour les protéines de la barrière épidermique et une réponse immunitaire dysfonctionnelle jouent toutes deux un rôle important dans le dysfonctionnement de la barrière cutanée de l’épiderme2. 

Plusieurs études ont décrit un risque accru d’eczéma des mains parmi des personnes porteuses d’une mutation de la FLG ou des patients présentant la sensibilisation de contact23. La FLG joue un rôle essentiel dans l’intégrité structurelle de la barrière épidermique et ses produits de dégradation sont largement en cause dans le processus d’hydratation et de maintien du milieu acide de la peau, ce qui est essentiel pour la synthèse des lipides, la desquamation et l’inflammation de la peau2. Le concept de « film cutané » a été établi par Alfred Marchionini en 1928 et fait référence à la nature acide de la couche cornée, qui est essentielle à l’homéostasie de la barrière, au bon fonctionnement de la barrière épidermique et aux mécanismes de défense antimicrobienne de la peau. La flore cutanée normale se développe de manière optimale à des niveaux de pH acides, tandis que les bactéries pathogènes se développent bien dans un milieu à pH neutre24.  Divers facteurs tels que l’âge, la texture de la peau, le site anatomique, la sueur, les soins de la peau, les produits de nettoyage et les irritants peuvent influencer le pH de la peau24. 

Les facteurs environnementaux tels que le contact de la peau avec des irritants ou de l’eau peuvent jouer un rôle important dans le développement d’une barrière cutanée altérée.  La dermatite irritative de contact est le sous-type le plus fréquent d’eczéma des mains6. Les professions liées à une manipulation de l’eau sont considérées comme des facteurs de risque élevés pour le développement de l’eczéma des mains. Une étude récente s’est penchée sur la perte d’eau transépidermique après une occlusion cutanée des mains pendant 72 heures consécutives ou 8 heures par jour pendant sept jours. Avec une peau saine, l’occlusion n’a pas affecté la perte d’eau transépidermique, alors qu’avec une peau préalablement irritée sous l’effet du laurylsulfate de sodium, elle s’est accrue (P = 0,049)25. Cette étude démontre que dans le cas d’une peau déjà irritée, l’occlusion doit être évitée ou réduite au minimum. 

Comment prendre soin de ses mains pendant la pandémie de COVID-19

Pendant la pandémie COVID-19, l’exposition aux irritants a considérablement augmenté. Par conséquent, le risque global de développer une dermatite irritative de contact et un eczéma des mains a également augmenté. Pour réduire l’effet des facteurs dommageables, il est important d’associer une bonne hygiène des mains à des soins diligents des mains. Les recommandations en matière de soins de la peau peuvent être consultées en ligne auprès de différentes sociétés dermatologiques, notamment l’American Contact Dermatitis Society28. L’hydratation est l’élément le plus important d’un bon soin des mains. Il est préférable d’utiliser régulièrement des produits sans parfum, sans agents de conservation et sans colorants, idéalement chaque fois qu’une personne se lave les mains. Les crèmes hydratantes sont offertes dans diverses bases galéniques. Les pommades sont préférables pour les peaux très sèches28. 

Les émollients sont des composants importants des produits hydratants. Ils agissent en assurant une étanchéité et en aidant à restaurer la fonction de barrière épidermique par l’hydratation et la rétention de l’humidité2. Les produits les plus récents se concentrent sur des ingrédients actifs qui stimulent la production de lipides intercellulaires et contribuent à la restauration des bicouches lipidiques. Les émollients contenant des céramides améliorent l’efficacité de la barrière cutanée en hydratant la peau et réduisent la perte d’eau transépidermique2,29. Grâce à des substances occlusives comme la cire d’abeille ou la vaseline, des propriétés de barrière physique peuvent être ajoutées à un hydratant28. Les crèmes protectrices fournissent une couche protectrice sur la peau et sont souvent recommandées à des fins prophylactiques. Cependant, on n’a pas encore pu déterminer avec certitude si leur effet est supérieur à celui d’un hydratant ordinaire2,30. Jordan et al. ont étudié l’effet d’un régime combiné comprenant l’utilisation d’une crème de protection des mains, d’un nettoyant et d’une crème réparatrice chez 42 volontaires adultes, hommes et femmes, en bonne santé, qui sont sujets à des dermatites irritatives de contact dues à un travail fréquent en milieu humide ou au contact avec des détergents. Ils ont constaté que cette approche en trois étapes était efficace pour hydrater la peau et améliorer l’efficacité de la barrière épidermique31. 

Les produits nettoyants pour la peau peuvent irriter et assécher la peau. L’ajout de composants hydratants peut atténuer leurs influences négatives sur la barrière cutanée. Bien qu’ils soient efficaces pour éliminer la saleté et inactiver les virus, les savons lavent les lipides intercellulaires et endommagent les protéines barrière. Les détergents synthétiques ont un pH de 5,5 à 7, ce qui est considéré comme bénéfique pour le manteau acide de la peau et la microflore naturelle. Ils ont une teneur en savon inférieure à 10 % et sont généralement moins irritants que le savon28. Les désinfectants pour les mains à base d’alcool font désormais partie intégrante de notre vie quotidienne et sont omniprésents. Pour protéger les mains le plus possible contre leur effet irritant potentiel, il est recommandé de choisir des produits contenant des hydratants et d’appliquer un hydratant immédiatement après utilisation. Il faut éviter de se laver les mains à l’eau et au savon directement avant ou après l’utilisation d’un désinfectant pour les mains28.

Le port de gants de protection présente le risque de développer une dermatite irritative de contact et une allergie au gant lui-même. Les allergènes responsables sont souvent des accélérateurs de caoutchouc, et la transpiration et le milieu occlusif sous les gants favorisent encore plus l’atteinte et la dégradation de la barrière cutanée. Choisir des gants sans accélérateur et appliquer un hydratant au préalable aidera à protéger la peau28. Idéalement, il est recommandé de porter des gants en coton sous des gants de protection s’ils doivent être portés pendant plus de 10 minutes1. 

Figure 1. Recommandations aux patients concernant les soins de la peau des mains, gracieuseté de Sonja Molin, MD

Perspective

L’eczéma des mains est une maladie de la peau courante à fort impact socio-économique. En raison de la pandémie COVID-19, la prévalence de l’eczéma des mains est à la hausse. L’arsenal thérapeutique contre l’eczéma des mains souffre d’un manque d’innovation, puisqu’aucune nouvelle option thérapeutique n’a été mise sur le marché depuis plus de dix ans.

Heureusement, cette situation pourrait changer dans un avenir proche puisque plusieurs nouvelles approches thérapeutiques, comme le delgocitinib topique ou le gusacitinib, sont actuellement à l’étude et qu’elles pourraient modifier profondément notre approche en matière de prise en charge de cette maladie32. Avec le maintien de bonnes pratiques de soins de la peau et un arsenal thérapeutique renforcé, il pourrait être possible de maîtriser l’eczéma des mains.

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